Les cicatrices tout le monde en a : petite ou grande, qu’on soit un enfant maladroit, un peu casse-cou ou liée à des chirurgies plus dure à accepter.
Certaines d’entre elles, ne vous gêne pas, vous n’y prêtez plus attention, mais d’autre peuvent être plus visible, tirailler, provoquer des douleurs…
Nous allons expliquer dans cet article pourquoi certaines cicatrices peuvent être désagréable et comment améliorer leur aspect ?
Qu’est-ce qu’une cicatrice ?
Une cicatrice correspond à la partie visible d’une lésion du derme après la réparation du tissu suite à une blessure, une opération…
Le processus de cicatrisation permet de protéger les organes que le tissu entoure, afin d’éviter une infection ou une atteinte de l’organe sous-jacent.
Plusieurs étapes permettent la cicatrisation :
La phase inflammatoire lors de celle-ci un caillot de sang se créé au niveau de la plaie et va réunir les rebords. Elle entraine la destruction des microbes dans le but de protéger les organes.
Une croute se forme pour fermer la plaie et la formation du tissu cicatriciel (collagène) commence.
La croute tombe, l’épiderme retrouve son épaisseur normale, les fibres de collagènes modifient leurs organisations et l’ensemble des couches formant la peau redeviennent normales.
Mais dans certains cas il arrive que la cicatrisation soit pathologique et entraine une modification de l’aspect de la cicatrice.
Quelles sont les différences entre les cicatrices ?
Des adhérences fibreuses se forment lorsque la phase inflammatoire devient chronique. Le collagène sera produit en trop grande quantité formant des adhérences en profondeur et une cicatrice surélevée à la surface de l’épiderme. C’est ce qu’on appelle des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdiennes.
Quels symptômes peuvent apparaitre ?
Localement :
Au niveau de la cicatrice, la peau peut-être moins sensible au touché, les terminaisons des nerfs ayant été lésées lors du traumatisme ou de la chirurgie.
A l’inverse lorsque les nerfs repoussent des picotements, des fourmillements peuvent survenir, pas d’inquiétude ces sensations sont normales.
Vous pouvez avoir l’impression que votre cicatrice «colle », qu’elle n’est pas souple, c’est le cas lorsqu’il y a des adhérences.
À distance :
On l’a vu, le traumatisme, la chirurgie peuvent provoquer des adhérences cicatricielles des tissus plus ou moins profonds. Celles-ci créent des tensions à distance et modifient la posture, entrainant des compensations pouvant elles même entrainer des douleurs.
Les cicatrices peuvent entrainer des douleurs articulaires locales et à distance comme expliqué ci-dessus, mais également ce que l’on appelle des signes fonctionnels qui correspondent par exemple à des signes digestifs : diarrhée, constipation mais encore des gênes respiratoires, des troubles circulatoires….
Les conséquences des adhérences cicatricielles
Nous allons expliquer comment différentes opérations, dans lesquelles vous pourrez peut être vous reconnaitre, peuvent agir sur notre corps.
Césarienne et adhérences
Une intervention abdominale comme la césarienne chez les femmes :
La cambrure lombaire (aussi appelée lordose) sera augmentée, pour pouvoir protéger son ventre des tensions abdominales et fasciales, des douleurs au niveau du dos et du bassin peuvent apparaitre
La paroi abdominale va être tendue ce qui va rendre difficile la respiration abdominale, la patiente va donc développer une respiration thoracique pouvant entrainer des douleurs au thorax, aux cervicales
Les adhérences sur le tube digestif ou sur les tissus environnants, peuvent altérer le mouvement permettant l’avancer des aliments et engendrer des constipations, des douleurs abdominales… mais aussi des troubles dans les cycles menstruels
Sur le long terme des adaptations de la posture au niveau des épaules peuvent s’installer entrainant ainsi des douleurs ou des tensions musculaires
Opération du genou (arthrose, ligaments croisés, prothèse...)
Des douleurs articulaires à la fois sur le pied mais aussi sur le bassin, les lombaires
Une sciatique, douleur dans la fesse, peut se manifester si une chronicité s’installe
Déchirure musculaire
Un déséquilibre postural peut s’installer risquant de provoquer des récidives de déchirure
Un déséquilibre des muscles agonistes et antagonistes comme les muscles permettant l’extension et à la flexion de la jambe lorsque l’un se contracte l’autre se relâche
Une mauvaise circulation peut survenir à la fois localement et à distance, par la compression de la cicatrice sur les différents vaisseaux
Cancer du sein
La mammectomie occasionne des tensions au niveau de l'ensemble de la cage thoracique à cause des adhérences, voici quelques symptômes :
Une perte de mobilité accompagnée de douleur dans l’épaule peut être ressentie
Des douleurs dorsales et costales peuvent survenir
Une sensation de sein dur
Une mauvaise circulation dans bras peut se manifester par un gonflement
Des signes neurologiques comme des fourmillements, des picotements peuvent être ressenti dans le bras ou la main
Pourquoi les cicatrices sont-elles importantes ?
Une cicatrice atteint les fascias qui correspondent à une nappe fibreuse sous la peau recouvrant l’ensemble du corps humain. Par conséquent une tension en un point peut donc perturber l’équilibre des tissus qu’ils soient ligamentaire, musculaire ou osseux. Des adaptations peuvent alors survenir parasitant notre corps, entrainant des douleurs, des gènes…c’est pour cela que l’ostéopathe considère le patient dans sa globalité.
Lorsque l’équilibre du corps est modifié, le cerveau ne perçoit pas correctement les informations ce qui risque de perturber notre posture. C’est pour cela que les posturologues prêtent une attention particulière aux cicatrices.
Ce déséquilibre apparait dès qu’une adhérence se forme, que la cicatrice soit petite, liée au retrait d’un grain de beauté, un piercing ou bien laissée par une chirurgie importante telle une césarienne ou plusieurs couches sont atteintes (peau, graisse, muscle).
Quels sont les traitements possibles ?
Suite à une opération ou à un traumatisme important le premier traitement préconisé est généralement la kinésithérapie qui réalisera un travail principalement sur la cicatrice à travers des massages, des étirements…
Un traitement en ostéopathie est souvent complémentaire car il va prendre en charge le patient dans sa globalité. Mais d’autre traitement sont possibles pour diminuer les douleurs ou les gênes liées à la cicatrice.
L’endermologie médicale à des propriétés drainantes et défibrosantes elle permet d’agir sur les cicatrices et les séquelles de brûlures. Elle favorise l’élimination des déchets, la décongestion des tissus et prévient l’apparition des adhérences. Elle est réalisée grâce à un appareil alliant un rouleau et un clapet permettant une action ciblée sur la cicatrice.
La chirurgie réparatrice des cicatrices, avant tout il est important de se rappeler que toute cicatrice est définitive mais il est possible avec ces techniques de chirurgie esthétique de les rendre moins visibles. Les résultats d’une chirurgie sont immédiats, cependant il faut attendre 1 an pour évaluer la qualité d’une cicatrice.
Quelques conseils peuvent favoriser l’aspect de la cicatrice comme :
Le massage, il existe plusieurs manières de le faire, après avoir appliqué vos soins sur la cicatrice avec l’index et le majeur vous aller effectuer des mouvements circulaires. Ensuite vous pouvez pincer la cicatrice entre vos doigts et la soulever doucement pour tenter de décoller la peau. Enfin le palper rouler sur la cicatrice en pinçant la peau et en la faisant rouler entre les doigts.
L’hydratation, avant tout il est conseillé de ne pas toucher la plaie ni de lui appliquer de crème tant que la cicatrisation n’est pas terminée. Mais une fois effectuée, l’hydratation va tonifier la peau et donner son élasticité au tissu, il est conseillé de l’appliquer en massage pour limiter la formation de fibrose.
Comment l’ostéopathe travail sur les cicatrices ?
L’observation par l’ostéopathe de notre posture, va lui permettre de comprendre les modifications posturales liée à la cicatrice. Des tests de mobilités peuvent être réalisés sur l’ensemble du corps permettant ainsi de cibler les zones en restriction de mobilité.
Pour les cicatrices perturbatrices, l’ostéopathe peut réaliser un traitement sur les fascias tout d’abord localement sur la cicatrice pour « défaire » les adhérences puis travailler globalement sur l’ensemble des tissus du corps pour retrouver l’équilibre naturel.
Ce traitement va en parallèle libérer les contraintes sur les paquets vasculo nerveux qui étaient comprimés par les cicatrices et donc favoriser une meilleure circulation sanguine.
Un suivi peut être recommandé afin d’observer l’évolution des symptômes, des adhérences et globalement de votre qualité de vie.
En plus des manipulations réalisées lors de la consultation, des exercices à domicile sont recommandés tel que le massage, 5 minutes 2 fois par jours, qui permettra de gagner en souplesse et d’accélérer la guérison, si la cicatrice est sensible vous pouvez commencer le massage autour de celle-ci.
N’attendez pas d’avoir mal pour venir voir l’ostéopathe, il peut intervenir suite au traumatisme ou à une opération une fois la cicatrisation terminée, dans un but préventif avant que les adhérences ne se créées.
Mais dans le cas contraire il est toujours possible de consulter un ostéopathe même s’il s’agit d’une ancienne cicatrice.
Enfin l’ostéopathe va avoir un impact à la fois sur l’aspect physique et esthétique de la cicatrice mais aussi sur le retentissement psychologique qu’a pu avoir l’intervention chirurgicale ou l’apparition de cette cicatrice.
Article écrit par Mathilde Froment
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